Vrais ou faux piégés ?

Surprise sur Crise ...

SurpriseOn a beau avoir peu d'estime pour la perspicacité de Jean-Pierre Pernaut, on a du mal à imaginer que le présentateur du journal de 13 heures de TF1 puisse croire posséder un gadget "universel" télécommandant à distance toutes les fonctions de n'importe quelle voiture ou camionnette de gendarmerie. C'est pourtant la situation aussi grotesque que peu plausible dans laquelle les objectifs de l'émission "Surprise sur Prise" l'ont "surpris" (*). Si les victimes de la première émission de la rentrée avouent se douter d'un stratagème, ils se prêtent aux vicissitudes du scénario avec une bonne volonté très télégénique. Parfois même, la différence entre bienveillance et complicité n'est pas évidente à déceler. Ainsi Laurent Fontaine, devant réaliser une interview de la princesse du faux royaume du Tonga pour son émission "Y'a pas photo", aura l'amabilité de s'équiper d'un micro cravate avant même d'aller manger au restaurant dans lequel le piège doit se refermer. Il cherchait les caméras mais n'avait pas remarqué le micro qu'il avait sur lui ! Un nouveau profil de piégés se confirme à "Surprise sur prise" : les piégés consentants. A ce jour, seul Alain Gillot-Pétré (monsieur météo de TF1) a eu l'honnêteté de reconnaître avoir simulé et joué la séquence dans laquelle il était censé se faire piéger. " Pour ne pas réduire à néant le travail de toute une équipe" avouera-t-il. Et puis c'est bon pour la notoriété ! Un scénario qui ne fonctionne pas coûte très cher à l'émission. Aussi, les producteurs piègent-ils des gens suffisamment liés à TF1 (**) pour évoluer de bonne grâce dans les situations au cours desquelles ils vont docilement tomber dans le panneau. Mais le volontarisme des victimes à se faire piéger compense mal la faiblesse des scénarios et le manque manifeste de moyens pour leurs réalisations. La complicité du téléspectateur avec les piégeurs et l'identification aux piégés s'en trouvent affectées. Nous devons aussi nous forcer pour y croire.

L. Z.

(*) JPP aura "l'inspiration" d'utiliser la télécommande à la seconde précise prévue par le scénario, pour faire stopper sa voiture à l'endroit exacte de la route nationale où sont dissimulées les caméras

(**) ou n'étant pas dans la position professionnelle de renoncer à un passage en prime time.

Marianne

Article commandé par Marianne ©


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